5 août 2009
Accueil de Jour à Dax
Droit Au Logement Opposable : La Bourse ou la Vie ?
Rassemblement solidaire à Dax, devant la mairie, le vendredi 7 Août à 14h00, en présence de Jean Baptiste Eyraud, porte parole national du DAL.
Depuis plusieurs années, sans abris, militants, associations et bénévoles réclament à Dax un « accueil de jour » (Point Accueil de Jour) pérenne en complément du dispositif existant sur l’agglomération. Le 15 mai dernier, nous dénoncions la fermeture faute de financements de l’état, de celui ouvert pour la période hivernale qui a été prolongé jusqu’à fin avril, grâce aux efforts des collectivités locales. Un courrier était adressé, le 15 mai dernier, à Mr le Président de la République...
Contre toute attente c’est dans le volet le plus improbable de la nouvelle loi instituant le « Droit Au Logement Opposable » : l’article IV, qui instaure le principe de continuité dans la prise en charge de l’hébergement et, le droit à l’accompagnement et au suivi, que la preuve est faite, à Dax, qu’avec quelques moyens humains, matériels, et de la volonté, les résultats sont au rendez-vous.
Face aux 14 familles relogées par la trop longue et trop lourde procédure des recours « DALO » sur tout le département en 2008, le « Point d’Accueil de Jour » affiche environ 60 sans abris relogés (la plupart directement dans le parc privé), grâce à l’accompagnement et au suivi prodigué par une équipe de cinq personnes dont une seule à la fois diplômée et expérimentée. Le tout en cinq mois. Cet « outil » a de plus créé une dynamique de cohésion au cœur de réflexions, d’échanges, d’actions concertées mensuellement dans des réunions menées sous l’égide des représentants de la Ville avec tous les acteurs.
Ce complément efficace du centre d’accueil de nuit, aux règles inchangées depuis la loi DALO, affiche un bilan indéniable, plus qu’encourageant. Ses résultats incontestables se conjuguent dans tous les domaines : l’accès aux soins, aux droits, au travail, à la mobilité, à l’autonomie, au logement. De 21 personnes par jour en novembre à 62 en avril c’est au total à peu prés 7 500 « actes » dont on fait l’objet 400 personnes. Les données recueillies démontrent la multiplicité et l’augmentation des publics mal logés de tous sexes et âges.
Le « Point d’Accueil de Jour » a été facteur de paix sociale, en diminuant manche, errance, regroupements, et donc interventions de la police municipale. Il a apaisé des tensions en particulier auprès des commerçants. Il a facilité le transit de publics migrants comme les nombreux ressortissants de UE arrivant d’Espagne à cause de la crise.
Opportunément, après la tempête de janvier, le « P.A.J. » a été une passerelle solidaire très forte « entre gens qui ont tout perdu », et le bénévolat a fait place au travail rémunéré. Il a permis de mettre en place une veille sanitaire, il a aussi été un lieu d’initiatives par exemple sur « la condition des femmes à la rue » qui s’est prolongé par un travail de fond.
Alors que la fermeture du « P.A.J. » et la disparition de quatre emplois sont unanimement déplorées, en particulier par les associations caritatives saturées, ce sont maintenant quatre nouveaux emplois d’éducateurs spécialisés qui sont supprimés au sein du Centre d’Hébergement et de Réinsertion d’Urgence de Dax (CHRS), toujours pour raisons économique, au détriment des sans logis.
Cette situation paradoxale est symptomatique de la politique de désengagement menée sur le territoire. A Dax, petite ville de province, nous en mesurons aujourd’hui, mieux qu’ailleurs l’incohérence et le cynisme au regard des enjeux humains et des souffrances endurées.
Exigeons la réouverture du « Point d’Accueil de Jour » de Dax, Exigeons du gouvernement l’obligation de moyens pour l’application de l’article IV de la Loi Dalo.