18 juillet 2009
Albert Jacquard
Le DAL a reçu Albert Jacquard dans le cadre d’une conférence.
En université d’été à Saint-Dier-d’Auvergne durant quinze jours, l’association nationale « Droit au logement » (DAL) a reçu, le généticien Albert Jacquard dans le cadre d’une conférence. Lorsqu’on lui demande sa principale fonction, Albert Jacquard répond avec précision : « Je suis spécialiste de la génétique mathématique ». Avec tout autant de rigueur, le scientifique et écrivain expose les deux grands axes de son intervention d’hier, à Saint-Dier. « D’un côté plane la menace nucléaire, autrement dit tout est prêt pour le suicide collectif... De l’autre, il y a une réflexion sur la vie, ou prendre conscience de la merveille de l’humanité et de la force à donner au vivre-ensemble. »
Porte-parole du DAL, Jean-Baptiste Eyraud apprécie la fidélité de cet autre combattant du social. « Dès la création de Droit au logement, en 1990, il nous a beaucoup soutenus. Albert nous a rejoints la première fois dans une manifestation dans le XXe arrondissement de Paris. »
En souvenir d’avoir un jour « obtenu gain de cause devant l’hôtel Matignon », nul doute que participer aux manifestations reste pour lui un devoir. « En étant présent, les choses se passent mieux. Quand nous est offerte la possibilité de se faire écouter et de représenter les gens qui n’ont pas la voix, tout devient plus facile. Même en plein cœur de l’Auvergne ! Pour enfin montrer la réalité aux citoyens, pas assez informés. » Vient alors un constat peu surprenant de la situation du logement : « C’est inacceptable. D’accord, des efforts sont faits mais il faut un changement radical. Je pense au droit de propriété et au droit de réquisition qui n’est plus utilisé. »
« Tous des gâcheurs. »
Devant l’absurdité des « logements vides face aux gens qui ne savent où loger », le professeur garde son humour. « Avec nos petites grottes, nous ne serions pas mal ! Mais l’égalité, trop dispersée, doit être recréée. » Celui qui déplore une « crise en profondeur » dénonce surtout « l’homme gâcheur ». « 20 % des humains consomment 80 % des richesses produites. Mais le riche, pourtant quatre fois moins nombreux, consomme quatre fois plus que le pauvre moyen ! »
Enfin, à la question de savoir s’il connaissait bien l’Auvergne, le scientifique de 83 ans préfère terminer par un nouveau sourire. « Si mal que je me suis perdu deux heures dans Clermont-Ferrand ! »
— Vincent Thomas, LaMontagne.fr.