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Un toit c'est un droit
Les SDF squattent

25 août 2008

Les SDF squattent

Les sans-logis et le collectif « la Fraternité » occupent une maison.

Emmanuel Klein, le représentant de Droit au logement (DAL) Dax, n’aime pas parler de squat. Il dit « le lieu ». Alors disons que le « lieu » sis 102 avenue Saint-Vincent-de-Paul, est un squat qui ne se cache pas. Banderoles revendicatives en façades, pour attirer les regards sur la question des sans logis à Dax. Et rappeler le besoin d’un lieu d’accueil de jour pérenne sur la ville.

La municipalité a eu l’occasion mardi de dire aux représentants du DAL que ce dossier ne prend pas la poussière. Ce jour-là, Emmanuel Klein et le président national de l’association, Jean-Baptiste Eyraud, étaient reçus en mairie par l’adjointe aux affaires sociales, à la solidarité et au logement, Elisabeth Bonjean, et par le maire Gabriel Bellocq.

Financements débloqués.

Pour Emmanuel Klein, « la situation n’a pas beaucoup évolué sur Dax, elle n’est pas pérenne ». « Depuis quatre ans, nous demandons une structure ouverte à l’année. » La nouvelle mairie doit-elle prendre ce constat pour une attaque du militant ? Gabriel Bellocq refuse catégoriquement d’en être la cible : « Dès notre arrivée, nous avons mis en place, avec la communauté d’agglomération, un prolongement de l’accueil de jour existant.  »

Le refuge de l’avenue Georges-Chaulet a fermé ses portes le 31 mars.

Les deux collectivités ont financé trois mois d’accueil supplémentaires avenue Saint-Vincent-de-Paul, dans l’attente de subsides de l’État, compétent en matière d’urgence sanitaire et sociale. Emmanuel Klein en convient. Ne veut pas « attaquer la mairie ». « C’est à l’État d’assumer son rôle de financeur. Mais on souhaite aussi que soit appliquée la loi de réquisition.  » Justement, il est question des deux, dans le cas de Dax. « Les financements pour un point d’accueil de jour sont débloqués », indique Elisabeth Bonjean. Des fonds ministériels qui, via la Ddass (1) et son relais local, l’association La Source, devront permettre une année d’accueil.

Demande de réquisition.

Dès lors, la question de l’implantation se pose. « Nous nous impliquons sur ce volet aussi, pose Gabriel Bellocq. Les options ne sont pas légion, mais on nous a indiqué des locaux disponibles derrière la gare. Ce sont des anciens bâtiments de fret. Nous avons sollicité Réseau ferré de France (RFF), le propriétaire, pour une mise à disposition. Mais nous n’avons pas obtenu de réponse. » Alors la municipalité sollicite les autorités préfectorales pour une réquisition desdits locaux.

L’espace actuellement occupé par le DAL avenue Saint-Vincent-de-Paul pourrait-il être envisagé ?

Il serait la propriété de deux associations caritatives. « Nous sommes prêts à donner un coup de main pour l’aménager », suggère Emmanuel Klein. Et il assure ne pas poursuivre le rêve d’une structure autogérée. Cela tombe bien car, quelle que soit l’option finale pour le futur hébergement de jour, Elisabeth Bonjean rappelle le principe de « droits et devoirs » qui présidera à son administration. « On ne fait pas dans l’angélisme. Il doit y avoir des règles de vie communes auxquelles nous travaillons avec tous les acteurs, professionnels associatifs. Le DAL en est un parmi les autres. »

  • (1) Direction départementale des affaires sanitaires et sociales.

— Pierre Penin, Sudouest.fr.


Communiqué de l’association « Droit au Logement » de Dax.

Alors que Mr Fillon, en février dernier, définissait six axes prioritaires avec une enveloppe de 250 millions d’euros (et, un fond de 5 millions d’euros pour des projets atypiques), rien n’a changé dans la plus petite ville de France à avoir monté un campement suite à l’appel des Enfants de Don Quichotte.

Au contraire au sortir de l’obligation du plan canicule, la situation empire et depuis la fin des fêtes plus aucune douche n’est à leur disposition jusqu’à la réouverture du prochain lieu d’accueil de jour (non pérenne), en octobre prochain. Des points d’eau ont étés supprimés, un garage-abri de fortune trop visible de deux SDF a été rasé récemment, ce qui n’est pas sans rappeler les méthodes de l’ancienne équipe municipale.

Au niveau du Centre d’hébergement d’urgence et de réinsertion qui n’autorise même pas l’hygiène à ceux dont il refuse l’admission : aucun changement. Le personnel est toujours en sous effectif et ne peut s’acquitter de sa mission d’accompagnement dans des conditions favorables. Après cinq nuits la plupart des personnes sont remises à la rue. La structure afficherait complet, des publics jusque là accueillis en seraient aujourd’hui exclus ou soumis à des pressions ou des appréciations arbitraires.

Dans la rue, toujours pas de travailleurs sociaux, la police municipale use toujours de la répression, seule solution offerte à des publics en demande de soins, stigmatisés notamment par rapport à l’alcool. Idem pour les personnes en détresse ou crise psychologique et/ou sous tutelle, parmi lesquelles de nombreuses femmes. D’une manière générale, il n’y jamais eu autant de squats (plus insalubres les uns que les autres), ni autant de campeurs. Par ailleurs, l’association « A l’Exception Culturelle », aux côtés des sans logis depuis quatre ans, s’est vu interdire, par un arrêté, l’organisation d’un évènement festif sous le pont impliquant les SDF, dans le cadre des fêtes locales.

Depuis le 12 août, une maison sise au 102, avenue St. Vincent de Paul à Dax, a été investie par des sans-logis et le collectif « la Fraternité », soutenus par le comité Droit au logement de Dax. Idéalement placée dans l’avenue reliant Dax à St. Paul, l’endroit n’a pas de voisinage immédiat, c’est une bâtisse sur trois niveaux (dont jardin), prolongée par des hangars, la propriétaire décédée en aurait fait don à l’ARC. Saccagée ces derniers mois (pour le cuivre), ce lieu pourrait héberger la structure d’accueil réclamée à cor et à cris depuis des années, et, en plus, permettre de développer des activités associatives complémentaires qui font défaut, en particulier dans les domaines de l’expression artistique, l’informatique...

Les jours prochains seront consacrés à remobiliser tous les acteurs autour des mal logés et sans-abri. Si les personnes domiciliées dans le lieu sont représentatives des « exclus du dispositif », un espace collectif, des repas, des débats permettront à toutes et tous les citoyens de témoigner et se rencontrer. La présence, le 26, de Jean Baptiste Eyraud, président de l’association « Droit au Logement », donnera lieu à une conférence de presse (11h00). Un rendez-vous est pris en mairie à 14h00, puis débat au 102, à partir de 16h00. Vous l’aurez compris, c’est aussi un appel aux bonnes volontés et… à la Fraternité !

— Les JO, c’est fini, vive les Droits de l’Homme en… France !

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300 000 personnes sans domicile.

100 000 dans habitations de fortune.