12 novembre 2019
Qui a peur des Gilets-Jaunes du Logement ?
Il aura fallu peu de jours, dans la suite de l’Acte XX consacré à la fin de la trêve hivernale, pour que les Gilets-Jaunes de l’agglomération dacquoise se retrouvent avec le DAL à dénoncer le danger et l’insalubrité d’un immeuble loué par un marchand de sommeil en plein centre urbain.
C’est la situation d’une locataire en attente d’expulsion qui a permis de découvrir l’étendue des dégâts, car ce sont plusieurs logements qui sont : soit non conformes, soit insalubres et/ou dangereux… L’immeuble est vétuste et on voit bien comment les parties communes ne sont plus entretenues, l’ascenseur en panne, l’eau qui ruisselle sur les compteurs Linky installés pourtant récemment. Dans ces conditions on se demande qui peut bien vouloir vivre ici.
Le scénario, toujours le même pour les précaires, c’est « perdant/perdant » :
Les appartements sont peu chers et l’agence qui loue pour une SCI propriétaire ne demande pas de garanties. Et pour cause, très vite les locataires se retrouvent en butte avec les huisseries qui ne ferment pas, l’eau qui s’infiltre quand il pleut, les vitres qui volent en éclat au moindre courant d’air, des notes de chauffage qui les mettent rapidement dans la situation d’avoir à choisir entre le chauffage et le loyer… Si, au moins, les appels téléphoniques et les diverses injonctions étaient suivies d’effets les locataires seraient certainement plus enclins à faire des efforts, mais quand on a le sentiment de s’être fait flouer… Il y a ceux qui s’en iront dès que cela leur sera possible, d’autres se lanceront dans de longues procédures afin de faire reconnaître les désordres et renonceront pour la plupart, enfin, ceux qui décrochent et finissent par ne plus payer le loyer. Nombreux sont ceux qui croient à tords pouvoir s’en dispenser, ils sont au final sanctionnés par la justice qui prononcera la résiliation du bail, l’expulsion et l’obligation de payer la dette au marchand de sommeil. Et l’histoire continue et recommence,
c’est le blanchiment de la Misère !
La presse s’est emparée du sujet, mais rien ne précise dans les colonnes du journal Sud-Ouest du 8 avril, que cette situation est relayée par le mouvement des Gilets-Jaunes, pourtant à l’origine de l’alerte. Encore plus fort : le reportage du journal de France 3 Aquitaine du 10 avril montre le rassemblement d’une quinzaine de GJ au pied de l’immeuble sans jamais les nommer. C’est vrai qu’avec tout ce jaune, celui du DAL et celui des Gilets, les médias ne s’y retrouvent plus ; Il faudra bien pourtant, car c’est bien conjointement, avec le DAL mais aussi toutes les organisations qui le souhaiteront, que le groupe Gilet-Jaunes Logement fera le nécessaire pour soutenir les locataires de cet immeuble, et, pour commencer, en interpellant les élus.
Mr le Président Macron, Lui, est trop occupé à son grand débat, il en a même oublié sa promesse : il ne devait plus y avoir de sans abri au bout d’un an, comme pour le reste…